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Présentation

La revue Essaim a été fondée au printemps 1998, à partir de l’hypothèse suivante : « Malgré la dispersion actuelle, il y a une communauté analytique issue de l’enseignement de Lacan ; cette dispersion n’est, en effet, pas nécessairement due à des scissions comparables à celles qui ont marqué l’histoire du mouvement analytique. C’est à cette communauté, et au-delà, que s’adresse cette revue qui n’est rattachée à aucune institution analytique existante ou à venir. Nous ne prétendons pas, par là, résoudre la dispersion mais plutôt l’interroger. Celle-ci pourrait-elle être la réponse de la communauté lacanienne à l’impossible du groupe analytique, réponse qui aurait maintenant à s’articuler en tant que telle dans le mouvement lacanien ? »

En 2008, nous nous sommes interrogés pour savoir si la revue avait contribué à confirmer son hypothèse de départ ou pas. Malgré les thèmes abordés au fil des numéros et la qualité des articles proposés, bien des questions demeuraient. La dispersion, qui a fait suite à la dissolution par Lacan de l’École freudienne de Paris, n’a pas produit chez les psychanalystes un mouvement d’interrogation publique et argumentée quant à sa signification.
Depuis la création d’Essaim, nombre de revues de psychanalyse ont vu le jour, manifestant un esprit d’ouverture et une incontestable vitalité. Cependant, affirmations et prises de position se multiplient dans une certaine cacophonie, sans que l’on sache ce qui relève d’enjeux décisifs. Au-delà des affrontements particuliers, les conditions d’un débat général sur l’existence d’un champ lacanien ne sont pas réunies.
Il existe pourtant des lignes de clivage chez les lacaniens, dont on peut commencer à dresser une liste en espérant ainsi susciter le débat :
– la dissolution de l’EFP, acte politique, acte analytique ou les deux, conséquences hier, aujourd’hui… et demain
– l’influence des facteurs politiques et économiques, voire culturels, sur la structuration de l’inconscient
– l’extraterritorialité de la psychanalyse, la réaction des psychanalystes face aux réglementations de l’État
– la fonction du Nom-du-Père et son éventuel déclin dans le malaise de la civilisation aujourd’hui
– l’interprétation des formules de la sexuation dans le sens d’une dualité des sexes ou, à l’inverse, d’une multiplicité des genres
– l’interprétation du « pas-tout »
– la fonction du symptôme à la fin de l’analyse. Qu’est-ce que l’identification au symptôme ? Le sinthome est-il différent du Nom-du-Père et permettrait-il de s’en passer ? Vient-il révéler ou masquer l’inexistence du rapport sexuel ?
– la mise en œuvre ou non de la passe, et le débat autour de la nomination
– les bases sur lesquelles se font les mises en cause des structures cliniques freudiennes
– la question de la transmission de la clinique analytique
– le statut de la topologie, dont on sait qu’elle traverse de part en part l’enseignement de Lacan. Modèle ? Métaphore ? Réel de la structure ? Lacan lui a toujours refusé statut de modèle. Mais c’est loin d’être le cas pour ses élèves, du moins ceux qui lui accordent de l’importance et tentent de s’en servir.

Avec son site internet ouvert depuis 2011, Essaim tente de diversifier ses modes de diffusion et ses partenaires, ainsi que de se montrer plus proche de ses lecteurs et réactive à l’actualité.