Ce que l’on doit à lalangue |
sommaire du numéro 29 Automne 2012 |
Argument
Lalangue vient de fêter ses quarante ans.
Elle est née le 4 novembre 1971, lors d’une conférence de Jacques Lacan, à l’hôpital Sainte-Anne, portant sur le « Savoir du psychanalyste ».
Signifiant nouveau que Lacan n’hésite pas à introduire (c’est tout sauf un lapsus) alors qu’il porte en lui le germe, sinon d’une remise en cause, à tout le moins d’un profond remaniement de certains aspects de son enseignement.
Durant les années suivantes, il n’aura de cesse de revenir sur ce terme, d’en préciser la définition, d’en cerner les rapports avec l’inconscient.
En un mot (c’est le cas de le dire), lalangue est la langue maternelle. Elle porte en elle les premiers témoignages des vocalises croisées du bébé et de sa mère.
Elle est sonore et signifiante. Lalangue s’origine de la lallation, du chant (et aussi du champ) signifiant qui s’inaugure entre une mère et son enfant.
L’homophonie y tient une place prépondérante dont l’analyste pourra plus tard user dans l’interprétation.
Lalangue est une pierre nouvelle posée dans le jardin de sa linguisterie par Lacan, bain de jouvence de la langue en un débat vieux comme le Cratyle, entre arbitraire et iconicité du signe.
Lalangue, comment en serait-il autrement, donne lieu à des commentaires variés chez les psychanalystes. Terre promise d’un réel à reconquérir dans la cure analytique, quintessence du symbolique dans sa dimension d’ouverture aux quatre vents du sens, leurs interprétations de la « nature » de lalangue divergent.
Essaim, avec ce numéro, donne la parole à lalangue.
SOMMAIRE
Dominique Simonney
Lalangue en questions
Simone Wiener
Aharon Appelfeld, lalangue perdue ?
Paul Alerini
Le délire de guérir
Frédéric Pellion
Quelques remarques sur « lalangue »
et sur le cas particulier de la surdité prélinguale
Mary McLoughlin
Quelle langue…
Jean-Pierre Cléro
Lacan et la langue anglaise
Paul Henry
Tirer lalangue
Andrea Menezes Masagão, Nina Virginia de Araújo Leite
Habitats
Christine Dal Bon
L’homme sans couleurs. L’affaire de l’Amnésique de Collegno
Thierry Longé
« Feilen Packen »
Christian Fierens
L’inconscient et le temps
Véronique Elfakir
La « maladie des mots » : Alejandra Pizarnik et Hugo Hofmannsthal
LECTURES
Vincent Clavurier
Jean-Pierre Cléro, Calcul moral. Ou comment raisonner en éthique ?
Christine Dal Bon
Agnès Desmazières, L’inconscient au paradis. Comment les catholiques ont reçu la psychanalyse
Séverine Mathelin
Georges Didi-Huberman, La ressemblance par contact
Paul Alerini
Jérôme Ferrari, Où j’ai laissé mon âme
René Lew
Jacques Lacan, … ou pire
Lorena Escuredo
Œdipe le salon, Œdipe à Alcala, le désir du psychanalyste à l’épreuve de Don Quichotte
Dorothée Marcinik
Baldine Saint Girons, L’acte esthétique